🔴 [Chronique] – Dream Theater – Parasomnia (2025) par Le Doc.🔴

Le géant du metal progressif Dream Theater revient avec « Parasomnia », leur 16ᵉ album studio, marqué par le grand retour de Mike Portnoy à la batterie après une absence de 15 ans.

Ce nouvel opus, articulé autour des troubles du sommeil et du subconscient, explore des sonorités sombres et immersives, tout en conservant la virtuosité technique caractéristique du groupe. Décryptage détaillé de cette œuvre ambitieuse.

L’album s’ouvre sur « In The Arms Of Morpheus », une introduction instrumentale de cinq minutes qui plonge instantanément l’auditeur dans un univers onirique. Un piano inquiétant, des bruits d’eau et une horloge tic-tac instaurent une atmosphère anxiogène, avant qu’une guitare à huit cordes ne vienne imposer sa présence, une première pour Dream Theater.

Les claviers éthérés de Jordan Rudess ajoutent une profondeur cinématographique, annonçant un voyage musical dense.

Dès « Night Terror », le ton est donné : riffs incisifs, polyrythmies complexes et harmonies vocales envoûtantes. Le jeu de batterie de Portnoy, incisif et imprévisible, insuffle une dynamique renouvelée, tandis que John Petrucci alterne entre passages atmosphériques et solos flamboyants.

La structure du morceau, mêlant sections contrastées et signatures temporelles changeantes, illustre à merveille l’instabilité du sommeil perturbé.

Avec « A Broken Man », Dream Theater illustre musicalement les effets du trouble de stress post-traumatique (TSPT). La tonalité des riffs et l’utilisation d’accords dissonants renforcent la sensation de malaise, tandis que les changements de tempo abrupts traduisent le chaos intérieur du protagoniste.

La voix de James LaBrie, empreinte d’émotion, sert de fil conducteur à travers ce dédale sonore.

Le morceau « Dead Asleep » s’inspire d’un cas réel de somnambulisme criminel. Ce titre, à l’ambiance pesante, met en avant une combinaison redoutable de riffs syncopés et de claviers spectraux. Le groupe joue sur des contrastes marqués, alternant entre envolées mélodiques et passages oppressants, à l’image de la dualité entre rêve et réalité.

Dans « Midnight Messiah », l’influence du heavy metal classique (Metallica, Judas Priest) se fait sentir. Après une introduction en arpèges mélancoliques, le morceau évolue vers un mid-tempo puissant, agrémenté de breaks progressifs et d’une montée en intensité maîtrisée. Petrucci livre ici l’un de ses solos les plus techniques et expressifs de l’album.

L’interlude « Are We Dreaming? », aérien et introspectif, sert de transition vers « Bend the Clock », une quasi-ballade qui interroge la possibilité de réécrire le passé pour échapper aux cauchemars. Le morceau se distingue par des lignes de chant poignantes et des arrangements subtils, renforçant son impact émotionnel.

L’album se clôt sur le majestueux « The Shadow Man Incident », une fresque progressive de près de vingt minutes. Portnoy y introduit des roulements de caisse claire militaires, tandis que le morceau navigue entre sections orchestrales, moments de tension et explosions métalliques.

L’orchestration et les changements de tonalité évoquent un film de science-fiction, consolidant l’identité immersive du disque.

Avec « Parasomnia », Dream Theater prouve une fois encore qu’il est maître dans l’art du métal progressif narratif et technique. L’album conjugue une exécution instrumentale impeccable, une approche thématique aboutie et une ambiance cinématographique fascinante.

Le retour de Mike Portnoy insuffle une nouvelle énergie à l’ensemble, rétablissant une alchimie rythmique redoutable.

Un disque exigeant mais profondément gratifiant, qui s’impose déjà comme l’un des incontournables du genre en 2025.

Note 18/20

Stay Tuned

@Doc Olivier