

2. Nothing To Say (6:21)
3. Silence And Distance (5:35)
4. Carolina IV (10:36)
5. Holy Land (6:26)
6. The Shaman (5:23)
7. Make Believe (5:53)
8. Z.I.T.O. (6:04)
9. Deep Blue (5:47)
10. Lullaby For Lucifer (2:43)
Sorti en mars 1996, Holy Land marque un tournant audacieux pour Angra.
Après un premier album prometteur (Angels Cry, 1993), les Brésiliens élèvent leur jeu d’un cran avec une œuvre ambitieuse, mêlant power metal, musique classique et folklore brésilien.
Véritable voyage sonore, Holy Land est plus qu’un simple disque : c’est une fresque culturelle et spirituelle.
Holy Land est un album-concept centré sur la découverte du Brésil au XVe siècle par les Européens.
Mais Angra n’adopte pas une posture de simple narrateur historique. Le groupe plonge dans l’âme du pays, confrontant traditions autochtones, spiritualité et choc des civilisations.
Dès l’introduction atmosphérique « Crossing », le ton est donné : des sons tribaux, des nappes orchestrales, une tension dramatique… avant l’explosion.
Ce qui frappe dans Holy Land, c’est la richesse des arrangements. Angra ose des combinaisons inexplorées : percussions indigènes, rythmes samba et bossa, clavecins baroques, chœurs liturgiques… tout en gardant une assise heavy/power metal solide.
« Nothing to Say », avec son riff massif et son break instrumental à la limite du jazz fusion, est un parfait exemple de cette audace.
Le morceau-titre, « Holy Land », est un autre sommet : piano classique, passages acoustiques, harmonies vocales à la Queen, et un refrain poignant.
Quant à « Carolina IV », pièce épique de plus de 10 minutes, elle résume à elle seule l’album : complexe, virtuose, mais toujours fluide.
Le regretté Andre Matos livre ici une prestation magistrale. Sa voix cristalline, à la fois puissante et émotive, transcende les compositions. Il passe avec aisance du lyrisme le plus pur aux envolées metal les plus intenses.
On sent l’influence de ses études en musique classique, qui nourrissent chaque recoin de l’album.
Avec Holy Land, Angra prouve que le metal peut être un vecteur de culture, de réflexion et d’innovation.
L’album n’est pas simplement un enchaînement de titres efficaces : c’est une œuvre cohérente, cinématographique, qui prend toute sa saveur lorsqu’on l’écoute dans son intégralité.
Presque 30 ans après sa sortie, Holy Land reste un jalon incontournable du metal progressif et mélodique, et une pierre angulaire dans la discographie d’Angra.
Un album qui ose, qui explore, et qui émeut.
Note 16/20
Stay Tuned
@Doc Olivier
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