

2. Can’t Live Without You (3:46)
3. No One Like You (3:57)
4. You Give Me All I Need (3:38)
5. Now! (2:35)
6. Dynamite (4:12)
7. Arizona (3:55)
8. China White (6:58)
9. When The Smoke Is Going Down (3:51)
En mars 1982, les Scorpions, déjà reconnus comme les pionniers du hard rock allemand, signent avec Blackout l’un des albums les plus marquants de leur carrière et de la décennie.
Cet opus, à la fois puissant, mélodique et viscéral, est souvent considéré comme le chef-d’œuvre du groupe.
Mais sa naissance ne s’est pas faite sans douleur…
À la fin des années 70, les Scorpions connaissent une ascension continue à l’international. Mais alors que l’élan est en plein essor, le chanteur Klaus Meine perd sa voix à cause de nodules aux cordes vocales.
Il subit plusieurs interventions chirurgicales, laissant planer l’incertitude sur son avenir dans le groupe.
Pendant cette période, le producteur Dieter Dierks envisage même d’enregistrer l’album avec Don Dokken (plus tard fondateur de Dokken), qui réalise quelques démos.
Mais les Scorpions restent fidèles à Klaus, qui revient plus fort que jamais.
C’est donc dans ce contexte émotionnel et physique tendu que Blackout voit le jour. Dieter Dierks, déjà derrière les précédents succès du groupe, assure une production brillante et massive.
L’album est puissant, propre, mais jamais aseptisé. Le son de la guitare de Rudolf Schenker et Matthias Jabs est tranchant, l’orgue Hammond qui surgit parfois est glaçant, et la voix de Klaus Meine, fraîchement retrouvée, n’a jamais été aussi expressive.
- “Blackout” : Démarrage en trombe. Riff mémorable, batterie martiale, chant électrisant. Ce morceau incarne toute la rage canalisée du groupe. Le cri de Meine y est presque cathartique.
- “Can’t Live Without You” : Un hymne adressé aux fans. Simple, direct, fédérateur. Parfait pour galvaniser une foule en live.
- “No One Like You” : Le tube incontournable. Ballade hard romantique au refrain irrésistible. Son solo de guitare est l’un des plus mémorables de Jabs. Ce morceau propulse le groupe sur les ondes américaines (et MTV) avec un clip iconique tourné à Alcatraz.
- “You Give Me All I Need” : Moins connu mais très mélodique, ce titre apporte un contraste touchant entre puissance et sensibilité.
- “Now!” : Retour au hard rock pur et dur. Court, rapide, nerveux, presque punk dans l’âme.
- “Dynamite” : Sans doute l’un des morceaux les plus agressifs de l’album. Batterie explosive, riffs en rafale. En live, il fait toujours des étincelles.
- “Arizona” : Une touche de fraîcheur plus légère, avec un petit groove rock’n’roll décontracté qui tranche avec les autres morceaux.
- “China White” : Ambiance pesante et menaçante. Un mid-tempo sombre, avec un riff hypnotique. Particularité : le solo change sur la version européenne et américaine.
- “When the Smoke Is Going Down” : Clôture en douceur. Une ballade contemplative et mélancolique, où le groupe évoque la fin d’un concert, les lumières qui s’éteignent, et le silence qui revient.
Blackout est un succès mondial. L’album entre dans le Top 10 aux États-Unis et devient disque de platine.
Il scelle l’alliance des Scorpions avec le marché américain, ce qui mènera à leur apogée commerciale avec Love at First Sting deux ans plus tard.
Mais Blackout, plus qu’un simple album à tubes, est un symbole. Il représente la résilience d’un groupe face à l’adversité, la renaissance d’un chanteur privé de voix, et la capacité d’un groupe européen à conquérir le monde du hard rock dominé par les Anglo-saxons.
Blackout n’est pas seulement un album réussi : c’est un acte de survie transformé en victoire artistique.
Chaque morceau, chaque riff, chaque note de Klaus Meine transpire l’intensité de cette bataille.
Encore aujourd’hui, plus de 40 ans après, l’album n’a rien perdu de sa force et continue d’inspirer des générations de musiciens.
C’est sans aucun doute l’un des plus grands classiques du hard rock des années 80.
Stay Tuned
@Doc Olivier
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